Coupe rase sur le Morvan
En forêt du Morvan (Bourgogne), les coupes rases, qui consistent en l'abattage massif d'arbres sur d'importantes superficies, suscitent des inquiétudes parmi les défenseurs de l'environnement et les amoureux de la nature.
À l'origine, ces coupes sont pratiquées pour extraire du bois de chauffage destiné aux parisiens entre le 16e et le début du 20e siècles.
Les opinions divergent sur les effets des coupes rases. D'un côté, les sociétés forestières et l'état (via le dispositif France Relance) mettent en avant les avantages économiques et l'approvisionnement en bois français. De l'autre, les écologistes soulignent les perturbations environnementales importantes.
Le remplacement des parcelles de feuillus (principalement du hêtre, chêne et châtaignier) par des mono-cultures de résineux (principalement du pin Douglas et de l’épicéa) appauvrissent les sols et l’écosystème vivant dans ces forêts. Les conséquences des coupes rases sont déjà perceptibles dans le Morvan. Les étendues boisées autrefois luxuriantes cèdent désormais la place à des zones dénudées et peu résiliantes aux changements climatiques à venir.
Pour autant, la filière bois fait travailler et vivre des centaines d'habitants de la Nièvre. La scierie familiale Petitrenaud (transformation du chêne) en est l'exemple d'un savoir-faire précieux pour la région.
Depuis la ZAD du bois de Tronçay en 2013, des citoyens engagés se mobilisent pour préserver les parcelles privées du sylviculture trop intensive via un réseau associatif actif.
L'enjeu fondamental réside dans la recherche d'un équilibre entre les besoins humains et la préservation de l'environnement. Les alternatives aux coupes rases, telles que la gestion forestière durable (sylviculture irrégulière ou Pro Silva) et les approches plus ciblées de coupe sélective, gagnent en importance pour garantir la survie à long terme de cette forêt centenaire.
Juillet 2023, Octobre 2023, Mars 2024
Coupe rase réalisée en quelques jours avec des machines mécaniques par un propriétaire privé.
Les ornières et les arbres couchés sont caractéristiques d’un chemin d’accès à une coupe rase.
Andrée Lutreau, 1ère adjointe à la mairie de Lormes (Nièvre) s’opposent publiquement aux coupes rases sur les parcelles appartenant à sa commune.
Un arbre résineux abimé par le passage des machines pour l’abattage.
Patricia et Thierry Vascher, anciennement boulangers, sont actuellement propriétaires et gérants de plusieurs parcelles (100 ha) en sylviculture Pro Silva.
Parcelle ayant subit une coupe rase il y a plusieurs années avec une replantation de résineux en mono-culture.
Scierie Petitrenaud à Dirol spécialisé dans la découpe de chênes provenant de la région.
Émilie Moitré, responsable Production depuis 2021.
Les résidus de découpe sont ensuite valorisés pour fabriquer d’autres produits comme les pellets.
Théo Damasio, chargé de mission foret à l’ONF (Office National des Forêts), met en place des mesures pour limiter les coupes rases des propriétaires privés.
Vente aux enchères de bois d’œuvre sur pied géré l’ONF à Clamecy.
Foret de feuillus en sylviculture irrégulière dans la forêt domaniale de Breuil-Chenue.
Frédéric Charlois, bucheron et gérant d’une petite entreprise familiale de travaux agricoles.
Machine de débardage sur une parcelle exploitée par la société familiale Bongard et Bazot.
Stock de grumes en lisière de fôret.
Un croisement de route au milieu du Morvan.
Suzanne Thierry, forestière à l'Office national des forêts (ONF), s’occupe du projet de laboratoire forestier sur l’espace protégé du Mont Beuvray.
Production de copeaux de bois à destination des chaudières de la région.
William Testa dans sa scierie. Il propose une alternative locale et à taille humaine pour les besoins en bois de chauffage ou de construction.
Séchage des copeaux de bois sous bâche.
Christiane Lachaud, fondatrice de l’association et parmi les premières militantes sur la ZAD du bois de Tronçay.
Le Carrouège, écolieu créé par l’association l’Adret Morvan, réunit chaque semaine une permanence d’information sur l’état des forêts du Morvan.︎
Frédéric Beaucher, gérant du groupement forestier le Chat Sauvage, travaille pour la préservation de la diversité naturelle des parcelles acquises via le groupement forestier.
Vue sur une coupe autour de la commune de Brassy.